Jours 1 et 2
Départ avec Swiss pour Delhi à 12h40. A la porte d’embarquement, il ne faut pas montrer son passeport et sa carte d’embarquement comme d’habitude, mais seulement la carte d’embarquement. Cela m’étonne et je demande pourquoi les identités ne sont pas vérifiées. “Selon la saison ou l’affluence, on y renonce… ” “Pour les vols à destination de Mumbai, on vérifie toujours”… C’est avec un sentiment de malaise que je monte quand même dans l’avion. À la porte d’embarquement, je m’achète encore une plaque de chocolat Lindt à l’arôme d’orange, très chère et de bonne qualité. Quand nous arrivons à Delhi, que vois-je dans la boutique hors taxes ? La même plaque et presque deux fois moins chère – ce n’est pas possible. J’ai omis de vérifier si la date de péremption était déjà dépassée. Après cinq heures de séjour à Delhi, nous poursuivons notre vol vers Vishakapatnam. Nous sommes déjà attendus et nous mettons directement en route. Quelque part en ville, nous prenons le petit-déjeuner. Pour moi, un dosa (sans les accompagnements obligatoires) et un café. Ensuite, nous nous dirigeons vers notre première destination. Il y a à peine 200 km à franchir mais le trajet dure quelques heures. À notre arrivée, nous pouvons nous reposer un peu avant la première réunion. Ensuite, dîner, douche indienne et au lit.
3ème jour
Avant le petit-déjeuner, nous participons à la distribution des sacs d’école aux enfants. Le petit-déjeuner indien ressemble au déjeuner et au dîner de la veille. Je renonce aux légumes et suis reconnaissante pour le bon yaourt nature que je prends généreusement. Ainsi, mon assiette a l’air bien remplie. Juste après le petit-déjeuner, nous nous mettons en route pour visiter le premier centre d’accueil pour enfants que Contactions soutient depuis quelques mois. 335 enfants du village y sont pris en charge. Nous sommes chaleureusement accueillis par les collaborateurs et le coordinateur de projet nous présente le travail et le centre. Nous rendons ensuite visite à quelques parents dans le village. Des prières sont dites pour eux. Les petites maisons sont semblables de par leur disposition : un petit parvis (max. 2 m de large et 1 m de profondeur), un couloir et la chambre à coucher (le lit, généralement sans matelas, remplit presque toute la pièce) ; plus loin, on trouve probablement une cuisine ouverte. Les familles vivent avec deux, trois enfants, voire plus, dans un espace aussi restreint. Le village est très sale et de nombreux animaux (moutons, chiens, vaches, poules, …) y errent. La question de savoir pourquoi il y a des gens qui doivent vivre ainsi me tourmente !
Après le retour de l’école, les enfants reçoivent de nouveaux sacs d’école, des uniformes et des chaussures ou des sandales. Le bruit, la foule, les nouvelles impressions et le manque de sommeil me donnent mal à la tête et je suis reconnaissante d’être enfin couchée.
4ème jour
Après le petit-déjeuner, nous chargeons nos valises et partons pour le prochain projet. Nous visitons d’abord le centre de formation à la couture (une petite boutique au bord de la route). Une quinzaine de femmes qui ont suivi le cours de couture de six mois nous y attendent. Ces femmes recevront aujourd’hui, à la fin de leur cours et dans le cadre d’une petite cérémonie, un certificat reconnu ainsi qu’une machine à coudre.
Le déjeuner est composé de la même manière que les jours précédents – je rêve de croissants frais et de cappucino. L’après-midi, une douzaine de malades du sida passent encore. Ils reçoivent chacun une fois par mois un sachet de riz, de dhal, d’huile et de noix. Ils sont marqués par la maladie. Un jeune homme fait également partie de ce groupe.
Lorsque les enfants reviennent de l’école, la distribution de sacs d’école, d’uniformes et de sandales a également lieu ici. La distribution est moins chaotique que la veille. Après le repas du soir et juste avant de rentrer à l’hôtel, deux femmes s’approchent de moi avec une nouvelle blouse. Le matin, elles m’avaient pris les mesures (en présence de nombreuses personnes naturellment) et ont cousu la blouse dans la journée. Elle me va parfaitement. Arrivée à l’hôtel, je profite de la douche (comme nous la connaissons) et je peux enfin me laver les cheveux.
5ème jour
La femme d’un collaborateur a préparé un copieux petit-déjeuner indien pour nous tous et l’apporte à l’hôtel, plus précisément dans notre chambre. Elle s’est levée à quatre heures du matin pour cela – incroyable. Il faut cependant que je m’habitue à manger des haricots rouges et des sauces au goût indien au petit-déjeuner. Après le petit-déjeuner, nous nous rendons à nouveau sur le lieu du projet tout proche. Aujourd’hui, une réunion d’adolescents et une fête pour les enfants sont prévues.
En fin d’après-midi, nous reprenons la route vers notre prochaine destination. Le trajet dure trois heures pour 100 kilomètres.
6ème jour
L’hôtel propose un petit-déjeuner continental, ce qui est plutôt bien, je pense. Mais mes constatations sont accablantes : le pain de mie n’est pas une baguette française, la confiture a probablement été fabriquée de manière synthétique et les pseudo-cornflakes sont plutôt des flocons de poussière. Je ne sais pas si c’est vraiment meilleur que ce qu’on m’a servi ces derniers jours, ou que ce que j’ai choisi : Dosa, naan, roti, pancake sont neutres et fraîchement préparés et le yaourt avec un peu de sucre a toujours eu bon goût.
Prochaine visite de projet : les enfants sont déjà là et nous attendent. Ici aussi, de nouveaux sacs d’école, uniformes et sandales sont distribués. Les 335 enfants du projet viennent d’un bidonville voisin. Entre 15’000 et 20’000 personnes vivent dans ce bidonville. Ce projet est également soutenu par Contactions depuis quelques mois.
En début de soirée, nous nous envolons pour Chennai. J’ai un peu l’impression d’être à nouveau chez moi à Chennai. Je dois cependant me réhabituer au fait qu’une femme en Inde n’a aucun droit, ne vaut rien : lorsque nous entrons dans le lobby ou le restaurant, c’est toujours mon mari qui est salué ; lorsque mon mari arrive avec sa valise, toutes les forces disponibles courent vers lui et veulent porter ou pousser sa valise pendant que je me débats avec la mienne…
7ème jour
Nous nous réjouissons de rencontrer les responsables et les employés de bureau de “notre” travail parmi les Tsiganes. L’accueil est très chaleureux. Beaucoup de choses doivent être discutées et nous sommes mis au courant des dernières nouvelles.
8ème jour
Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour le déjeuner avec de vieilles connaissances et pouvons nous entretenir en allemand – c’est définitivement plus facile. L’échange est chaleureux et enrichissant. De retour au bureau, les collaborateurs responsables de la comptabilité m’expliquent toutes les opérations et processus et me donnent un aperçu de leurs livres et listes. En fin d’après-midi, nous visitons une colonie tsigane.
Jours 9 et 10
Ce sont des journées de formation continue pour tous les coordinateurs de projet.
Jours 12 et 13
Participation à un weekend avec les adolescents de nos projets
14ème jour
Un long voyage vers le sud s’annonce. Le soir, il y a encore assez de temps pour visiter une colonie tsigane.
15ème jour
Ce matin, je vais présenter le concept que j’ai élaboré pour mesurer l’impact de notre travail. Je suis impatiente, nerveuse et un peu stressée. Finalement, c’est terminé et je suis assez satisfaite. En fait, cela s’est mieux passé que je ne l’avais prévu et a bien avancé. Les responsables ont bien participé. Nous allons maintenant voir ce qu’il en est de la mise en pratique…
Après un déjeuner en commun à l’hôtel, nous allons encore en ville pour faire quelques courses et il est déjà temps de faire nos valises.
16ème jour
Le voyage sera très long. Nous partons demain à 5 heures du matin pour l’aéroport de Trivandrum. Nous devons faire une escale de 9 heures à Delhi avant de rentrer en Suisse.